La Nature choisit ses complices et dès que ceux-ci pénètrent dans son cercle d’amoureux éclairés, elle les récompense à profusion. Surabondance d’ailleurs, car il n’est aucun excès à reconnaître ses largesses.
Il en est ainsi dans le village de Cailhau dont on ne sait s’il domine le Malepère ou bien s’il s’y est blotti pour gagner en sérénité ce que le Marin voudrait lui ôter. La lumière s’y complait quelle que soit la saison, se jouant des alignements d’arbres et de pieds de vignes façonnés au gré des courbes des collines, ou bien s’attardant sur les façades et les grilles de jardins touffus comme autant de cadrans solaires qui s’ignorent. Car nulle précision du temps qui passe : il ondule insensiblement au fil des allées et venues de quelques passants, si habituelles qu’on les dirait intégrées dans la sculpture des heures. Tout est douceur et discrétion.

L’écriture de Mario Ferrisi est empreinte de cette même légèreté posée, née de la résistance aux chaos de la vie. Chaos aussi bouleversant qu’une faille définitivement ouverte dans la roche au lendemain d’un séisme. Aussi inébranlable dans son for intérieur qui n’a de cesse de la cultiver pour l’amadouer. Paradoxe d’une marche en avant pour éviter la résignation.
À lire, de Mario Ferrisi, son dernier titre si vrai : Quand viennent les adieux – Histoire vécue (aux éditions ES-C-AU)
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