La prestance recouvrée de la cour d’honneur eût été vaine sans la poésie régnant en son foyer !
Sous les voûtes, la lumière se joue des ombres tandis que, à l’étage “noble“, les couleurs en concert ravivent les “mille fleurs“ des tapisseries médiévales.
Du mercredi au dimanche – 14h-18h
5€
(gratuit pour les moins de 18 ans)
Sur réservation uniquement
+33 6 85 46 27 92
contact@chateaudeferrieres.eu
❖ ❖ ❖
LES DEUX EXPOSITIONS
Les gouaches de Monique St-Julia
Louanges à la Nature, muse amoureuse de qui la façonne, l’entoure, s’y abreuve. Ignorante des affres causés par l’aveuglement des humains pour ne pas sombrer dans le désespoir : un réveil de ce qu’elle cache et protège en langages insouciants au service de l’artiste qui s’en fait le chantre.
Monique Saint-Julia ouvre sa fenêtre sur un “Jardin des délices“ assagi parce que amoureux dès le lever du jour : tout y fredonne, habillant de couleurs plumages et pétales dans un concert si bruissant qu’il oblige l’harmonie. Notre regard s’y perd au bonheur de sursauts vifs de la palette de tant de fleurs et de volatiles curieux d’exister.

Une inspiration jaillie au pied de la Montagne Noire, antichambre de cette grande voie d’eau qu’est le Canal du Midi : à l’abri des grands mouvements, protégé par l’ultime effort des Cévennes occidentales à s’étirer vers le soleil couchant, un ruisseau y fut dessiné par le grand Riquet, qui dévale jusques au Lauragais. La géographie des lieux l’a adopté à en faire le troubadour discret qui enchante la Nature : La Rigole !
Sur ses rives se complait un jardin secret où fourmillent mille jardiniers : artistes, artisans d’art y puisent l’expression subtile d’une certaine gourmandise de vivre.
Pour s’en convaincre il suffit d’admirer les œuvres de Monique Saint-Julia.
Des éclats de nature vivante comme nous le renverrait une bille de cristal explosée de lumière que notre œil humain embrasse inconsciemment et respire à foisons.
L’œil justement. Celui d’oiseaux multicolores, de baies qui leur sont servies. Des chats, surtout. Gardiens émanant de cette Nature foisonnante tels des statues de Ramsès II aux portes des rives luxuriantes du Nil.
Car, en amont du Lauragais, la Rigole atteint la puissance régulatrice d’un fleuve qui transformerait le désert en terre nourricière, ici pour le délice des poètes et leurs muses.
Ce n’est plus un décor, souvenir de la célèbre tapisserie de “La Dame à la Licorne“ : plutôt un monde révélateur des bruissements dont nos sens devraient être si friands.
Si les notes de Schubert voguent au caprice du cours de l’eau, les oiseaux et fleurs de Monique Saint-Julia signent une symphonie de regards et de couleurs dans la prairie fantastique d’un Jérôme Bosch dompté.
En silence. Pour s’en laisser bercer dans une évasion intérieure. Intime.
Didier Viala, l’inspiration au bout des doigts
Dominant la vallée profonde du Gijou, le site médiéval de Sénégats accumule les témoins d’un patrimoine exceptionnel… mais pas que !
Déjà deux châteaux se le partagent. Puis une porte fortifiée restaurée, un chemin de ronde escarpé, le four banal récemment remis en fonction, sans compter les vestiges de caves, de citernes, un bassin et sa source… Le tout sur un promontoire (appelé éperon barré parce que protégé par un fossé du côté de la montagne), si exigu qu’il est un village fait pour que les enfants —et les adultes qui le sont encore— se régalent d’une promenade dans le cœur de l’Histoire, la grande !
Avec en prime des habitants, leurs animaux de compagnie, la basse-cour, la volière, les pacages de moutons et de chevaux, les ruches, le tout agrémenté de fleurs et de jardins potagers.
En un mot : le rêve d’y rencontrer des lutins… et un artisan qui se fait tout simplement artiste.

Les œuvres de ce magicien sont exposées à Ferrières sous les voûtes de la cour d’honneur.
La poésie qui s’en dégage transforme des outils destinés aux savoir-faire * des campagnes en d’étonnantes évasions dans l’imaginaire et les légendes.
Ne manquez pas de les découvrir !
* En occitan : “lo biaís“.
❖ ❖ ❖