Assurer le devenir de l’héritage que nous avons reçu, une mission qui se partage parce qu’elle est exigeante


Lacrimosa…

Le regard d’Eugène Viollet-le-Duc pointé dans le sillage de la Flèche de Notre-Dame

Cathédrale Notre-Dame de Paris

Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.

Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.

(Boileau, L’Art poétique)

“Hier matin, nous nous sommes recueillis devant la cathédrale Notre-Dame de Paris endommagée à la suite du terrible incendie de Lundi dernier.

Puis, nous nous sommes joins à la remise d’une copie de la plaque qui figurait sur la flèche de la cathédrale avec des Compagnons du Tour de France sur le parvis de l’hôtel de Ville de Paris.

Un bel hommage à cet ouvrage symbole de prouesses de constructions réalisées au fil des siècles par les bâtisseurs d’hier et de demain !

Les Bâtisseurs Médiévaux.“

Petits édifices traditionnels, monuments prestigieux, sites fragiles naturels ou habités, objets témoins de la création artistique, de l’ingéniosité ou des savoirs faire… peuplent notre quotidien et méritent notre vigilance

Depuis septembre 2018, tous les jeudis, Bernard Cassagnet, délégué régional de la Fondation, me permet de participer en sa compagnie à une émission consacrée au patrimoine sur les antennes de Radio Présence : l’histoire de la région sert d’argument pour présenter un projet de restauration auquel la Fondation apporte son appui.

Danse à trois temps.

Cette mobilisation est le fruit de la crédibilité de la Fondation du Patrimoine qui, en prolongement des efforts de l’Etat et des collectivités locales, maintient la préservation de ces témoins comme priorité la transmission d’un héritage essentiel pour la survie des terroirs aux générations nouvelles et à leurs visiteurs.

L’action de l’équipe animée par Bernard Cassagnet est déterminante : au siège Toulousain, deux chargés de mission régionaux, Rémi Paulin et Alexandre Tahon, assistés de personnes en services civiques ; sur le territoire des délégués départementaux qui —à titre bénévole— se dévouent pareillement sur chaque département (responsabilité que je partage avec Guillaume Guyader sur le Tarn).

Sur le Tarn, l’adhésion du public est appelée en faveur d’un patrimoine parfois monumental, souvent discret, mais toujours repéré comme un facteur d’identité et de forte signification symbolique pour les habitants du lieu et de leurs visiteurs.

Restauration des peintures de l’église Saint-Vergondin, à Penne.

L’éventail des initiatives vaut d’y revenir :

  • le pigeonnier du Travet, à Labastide Saint-Georges, acheté par la Commune pour le préserver, aujourd’hui étayé et donc sauvé conformément au vœu de ses anciens propriétaires, M. et Mme Robert, qui en ont maintenu la structure ; en hommage aussi à François Tortouin, alors délégué pour le Tarn de la Fondation du Patrimoine, qui a tant œuvré pour le patrimoine,
  • le château de Lacaze, qui abrite un centre culturel tout à fait remarquable, bénéficie d’une nouvelle programmation de restauration,
  • à Saint-Jean de Rives, l’église Saint-Jean-Baptiste retrouve ses atours sous le regard du campanile italianisant,
  • les vitraux des églises de Roquecourbe et Noailhac, sont réinstallés, comme neufs,
  • à Penne, les fresques de Saint-Vergondin ornent à nouveau la voûte à la plus grande satisfaction d’une équipe particulièrement motivée et efficace,
  • les vestiges imposants de l’ancienne Commanderie de Vaour font l’objet d’un programme de recherche archéologique et de restauration associant à la Commune la nouvelle association de sauvegarde à restituer la majesté,
  • à Murat, les lavoirs du Causse et des Plots ont retrouvé le murmure de l’eau vive,
  • les fresques de Nicolas Greschny sauvées à l’intérieur de la nef de La Gardelle, à Villeneuve-sur-Vère,
  • Montels et Le Riols restitueront la vie à leurs clochers à nouveau habités par la sonnerie à chaque journée de fête,
  • Cambon d’Albi a engagé la réhabilitation du petit patrimoine dont quatre croix de pierre des XVIe et XVIIe siècles dont les sculptures et gravures passionnent les historiens du lieu,
  • En ville, à Mazamet, les églises Saint-Sauveur et Saint-Jacques et le grand Temple ; à Castres, la cathédrale Saint-Benoît et les deux églises Saint-Jacques et ND de la Platé ; à Lavaur, la poursuite de la restauration des fresques de la cathédrale Saint-Alain qui, retrouvant sa splendeur, peut être à nouveau admirée comme un des plus beaux édifices du Tarn ; l’ancienne gare de Saint-Juéry ;
Porte renaissance du château de Laguépie.

Enfin deux monuments à la portée symbolique si forte :

  • la porte Renaissance du château de Saint-Martin Laguépie,…
  • le Pont Vieux de Brassac,…

Sans oublier les labels attribués à des particuliers pour des restaurations exemplaires dans nombre de hameaux, bourgs et villages.

Il reste à poursuivre l’élargissement de ces programmes à d’autres pans du patrimoine tels les patrimoines tarnais naturel ou encore archéologique : perspectives qui méritent l’attention de tous les amateurs de l’Histoire et des paysages qu’elle habite comme en témoignent les remarquables chantiers de “Castelroc” à Saint-Antonin de Lacalm, du château de Montfa, de La Bastide-Vassals et, bien sûr, l’action déterminante des équipes du Conseil départemental d’archéologie du Tarn.

❖  ❖  ❖