L’Institut des Arts du Masque


En écho aux Essais : “l’amitié dépasse le temps…”

Une commémoration méritera d’être hautement célébrée cette année : en 1988, le Conseil de l’Europe engageait la mise en œuvre des Itinéraires Culturels Européens. Nous y sommes particulièrement attaché pour avoir accompagné leurs premiers frémissements aux côtés de l’Ami René de La Coste-Messelière et veillé par la suite à nous dévouer à cette noble cause. Ainsi, lors de l’organisation, à Toulouse en 1993, du colloque international fondateur de la coopération européenne effective sur les Chemins de Saint-Jacques.

Un concept remarquable et inégalé que celui des Itinéraires culturels européens destinés à irriguer le Vieux Continent d’aspirations dénuées de tout jugement en faveur de la création artistique, de la recherche et des échanges transfrontaliers. Comme tant d’autres, nous avons eu l’honneur de partager ces élans passionnés, structurés avec parcimonie, conduisant sous un thème fédérateur à des cheminements dont la seule réalité reposa sur la vague (mais très suffisante) notion de “l’itinérance”. Des initiatives qui dessinèrent souvent de façon empirique certains foyers en forme de parcours au plaisir de franchir les frontières.

Un “souffle” vivifiant qui répondait à cette maxime de Marc Aurèle “le désir de s’élever éveille une divine sympathie entre les hommes à travers toutes les distances”.

Nous y avons noué de magnifiques amitiés. Puisque nous mettons ce début d’année sous l’égide du masque, nous retenons volontiers notre rencontre avec Guillaume Lagnel qui nous offrit d’assister à la naissance de quelques uns de ses chefs-d’œuvre dans le domaine de la création théâtrale. Sa compagnie “L’Arche de Noé”, à Moissac, au pied des Vieillards de l’Apocalypse du grand portail roman nous conduisit jusqu’à Compostelle dans cette mémorable nuit d’un 25 juillet où son immense navire déploya ses voiles au pied de Berenguela (la Tour de l’Horloge, “o Reloxo”) dont les douze coups de minuit emplirent les rues de granit de la vieille ville de l’Apôtre en louange à la pleine lune qui y déversait son bain de lumière.

Un bonheur que de retrouver son immense talent en ouvrant cette année de commémoration dans une autre terre sang et or qui mêle encore de nos jours la figuration à la fête, la danse des mythes au rituel : à Limoux, où il a créé l’Institut des Arts du Masque. Nous le retrouvons aussi sur les chemins du Maître de Cabestany dont notre professeur Jacques Thirion nous révélait l’immense et touchante poésie sur les bancs de l’Ecole du Louvre. Nous le retrouverons prochainement aussi, certainement, en compagnie de deux complices de la création artisitique, Jean-Jacques Cubaynes, directeur-fondateur du Festival de Saint-Félix de Lauragais, et Ruben Velazquez, ardent défenseur des relations entre Toulouse, l’Aragon et la Castille.

O.C.

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