L’Oder, l’arbre tenace d’Ambialet


Au cœur de ce creuset irrigué longuement par le Tarn qui s’y prélasse, le prieuré certifie que le ciel ici rejoint la terre des hommes

L’Oder au prieuré d’Ambialet

Une terre sauvage, revêche où le souvenir des Trencavel, espoir d’une histoire médiévale, voisine avec les communautés en charge de la conquête spirituelle des âmes que l’on croyait perdues.

À Ambialet, la légende s’accroche aux racines de l’oder. Racines obstinées puisque l’arbousier (oder en occitan) perdure depuis, sinon la nuit des temps, du moins avant l’aube : le retour des croisades qui scellèrent une seconde fois la relation entre les communautés de l’Église et le “terre promise“. Devenu un arbrisseau fragile pour lequel les bâtiments du prieuré ont ménagé une petite cour ouverte sur le chemin comme le serait une niche, ici à ciel ouvert, pour abriter une statue de quelque évangélisateur.

Car s’il doit son origine à ces épopées guerrières, l’Oder à Ambialet s’inscrit surtout comme une manifestation de la “bonne nouvelle“ semée en Orient et qui toujours reverdit. Une de ces petites flammes que les hauts-lieux préservent, objets de soins constants de la part de ceux qui montent la garde.

De racines en racines… envols

L’émission des Racines et des Ailes : “entre Tarn et Garonne…“

Interview de Gérard Cadars dans la nef romane du prieuré

Quel magnifique hommage rendu au Tarn, depuis le débouché de ses gorges, en passant à Ambialet où il paresse, puis Albi qu’il aspire à rejoindre en bousculant le Saut du Sabo mythique. Une émission pleine de doigté, de liberté entre les paysages et le savoir des hommes qu’ils accueillent. Le tout couronné par le plus belle présentation de la cathédrale Sainte-Cécile qu’il me fut donné de voir.

Sans oublier, au sortir du célèbre méandre d’Ambialet, le moment de silence à la proue des rochers dominant les deux cours opposés d’une même eau… Récompense bien méritée aux animateurs de l’association Mato Grosso qui porte ce site avec compétence et dévouement, Gérard Cadars et Aurélie Foissac.

Splendide reportage si justement introduit à la source qui enfante le Tarn au Mont Lozère : tout de poésie et d’humanité que ce voyage signé par sa réalisatrice, Isabelle Thomas. Une “belle œuvre“.

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