À Tulle, la procession passe le pont pour chasser la peste de la ville


“À tous les maux, il est deux remèdes” (Alexandre Dumas)

Le dimanche 23 juin de cette année 2020, l’abbé Risso, à Tulle, dut se résoudre à implorer en solitaire Jean-Baptiste sur les hauteurs de la rive gauche qui font face à la ville afin de protéger celle-ci de la pandémie : un arrêté préfectoral avait interdit la traditionnelle procession dans le cadre des mesures destinées à limiter une contamination possible du Covid19.

Dans ces circonstances, cette disposition eut ainsi raison du rempart protecteur édifié virtuellement depuis sept cents ans par les fidèles contre la manifestation insidieuse de la peste.

Les incrédules affirmèrent que la ronde séculaire n’aurait eu aucun effet sur la propagation du virus… Leurs opposants auraient répliqué que les statistiques eussent au contraire confirmé l’efficacité de la protection divine… D’aucuns plus discrètement certifièrent que chaque époque (ou chaque régime) possède son saint évangélisateur des païens…

Calvin aurait pu s’immiscer —à son corps défendant !— dans ce surprenant dialogue entre République et goupillon, lui qui écrivit : “La pire des pestes est la raison humaine”, pointant du doigt tous les antagonistes.

À chacun son Index…

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