La gravure, complice de la lumière de Ferrières


“Cinq visages de la gravure contemporaine”. Une exposition fondatrice puis, dans son sillage, des regards neufs outrepassant les marges : pointe sèche et burin, plaque de cuivre, tirages sur papier rare se jouent à inverser les élans de la pensée et les rigueurs du temps.

Cinq visages de la gravure contemporaine

L’exceptionnelle réunions de cinq maîtres de l’estampe était suffisamment rare pour que la présentation à Ferrières de quelques œuvres de chacun d’eux ait été saluée par la presse nationale (entre autres Le Monde, Le Figaro, Les Nouvelles Littéraires). Tout avait été méticuleusement orchestré par Claude-Jean Darmon. L’audace de ce rassemblement en province, si loin des quartiers de la Rive Gauche où ils ont leurs habitudes, fut un évènement que soutinrent ainsi généreusement George Ball, Claude-Jean Darmon, François Lunven, Enrique Marin et Roger Vieillard.

Une exposition qui mérite d’être citée car —outre l’honneur de l’avoir accrochée— je lui dois une révélation : celle de la lumière de cette maison. Dans la grande chambre du Commandant, les violons de la collection Tournier disposés sur les panneaux vibraient au moindre rayon de soleil, tout de blond vêtus : échos muets des instruments à cordes aux pierres douces et carreaux vieillis des grandes croisées.

le Macareux (Dominique Blain)

Depuis, la collection renouvelée se plaît à animer les murs en quête de leur histoire : autant de portraits d’artistes traduits dans le cadre finement délimité qui contraint leur œuvre. Jean Lébédeff, Christian d’Espic, Casalonga, Bernard Galland, Jean-Luc Fauvel…

Les embruns du Québec

… enfin le soyeux et patient Macareux de Dominique Blain, artiste de la Belle Province dont cette gravure —parmi ses premières œuvres— chante en une seule note les grands espaces et le vent qui court… comme aussi cette Rupture que provoque une lune voilée devançant quelque nuit d’automne.

Jack, Jack, Jack… Monoloy disait le vent…

Indispensable à Ferrières qui doit tant à leur poésie. Comme si le Saint-Laurent coulait tout près, juste derrière les hauteurs du Sidobre.

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