Au-delà des portraits du Catharisme occitan, la digne tradition de l’hospitalité à Cailhau


En totale cohérence avec le sujet, la dualité est une constante dans la recherche sur le catharisme : justifiant peut-être les polémiques destinées à le discréditer au regard des attitudes tolérantes qui l’honorent ?

Trois séances des Rencontres de Montségur ont suffi pour que se nouent des liens tels que les conférences qui y sont données annuellement soient avant tout un prétexte : celui de partager une belle journée d’amitié. Ce fut encore le cas avec les interventions de Annie Cazenave, Patrick Ducom, Raymond Richard, Gilles-Henry Tardy. Le thème en était Ambiguïtés et paradoxes de l’Histoire.

de gauche à droite, Laurent Rouquette, Mario Ferrisi, Patrick Ducom

Pour ma part, je retiens l’immense plaisir d’avoir questionné —à la demande de Patrick Ducom— Laurent Rouquette dont la sensibilité et les témoignages choisis sur la personnalité et l’œuvre de son père surent émouvoir l’assistance.

Un moment fort dont nous ne pouvions penser alors qu’il nous imposerait, quelques jours après, la douleur de perdre l’un des artisans premiers de cette rencontre.

Si lumineux d’ouverture à autrui, discret, souriant, Raymond Richard avait souscrit dès leur création par Patrick Ducom aux Rencontres de Montségur. Depuis le balcon qui domine le Maleterre, il avait suggéré que les passionnés de recherche sur le Catharisme en Languedoc viennent une journée par an goûter de cet art de vivre si délicat auquel ouvre le village de Cailhau : un parfum de lumière tamisée par le vallonnement des vignes et l’ombre des arbres amassée auprès de chaque maison.

Au loin, les Corbières servent de limite au paysage pour l’apprivoiser à la dimension des activités humaines. Grâce à Richard et ses proches —parents et amis confondus en une même famille—, Cailhau nous reçut ces trois dernières années. La date —fin octobre, début novembre—, coïncide avec l’entre-deux des saisons automne et hiver qui pressentent le souvenir réveillé d’un nouveau printemps ; l’entre-deux lumière révélé par la peinture d’Achille Laugé, si chère à son ami Mario Ferrisi… comme l’entre-deux questionnement que le Catharisme suscite et qui motivait Raymond au regard doux, vif et si sage…

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