Ferrières en Renaissance : le 2 mai 2022, une date historique !


Inébranlables face aux bourrasques du vent d’Autan et complices silencieuses des gorges où mugit l’Agoût en contrebas, les murailles massives de Ferrières s’inquiètent de l’arrivée imminente d’échafaudages et engins de levage…

Au fil du siècle écoulé, un effort constant de ma famille sauva l’édifice de la ruine ; cependant, n’ayant pas bénéficié d’aide extérieure, ces engagements ne permirent pas la restitution des éléments structurels de l’architecture. Hormis dans les années 1980, un lourd investissement que nous avons réalisé afin de préserver les logis seigneuriaux, le château attendait ainsi des jours meilleurs pour échapper à la lente dégradation qui l’aurait à terme menacé.

Une succession de mesures de protection, lente mais cohérente 

Trois dates se distinguent dans la considération du patrimoine de Ferrières : 

  • en 1925, l’inscription à l’Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques de l’ensemble de l’édifice, 
  • en 1988, à notre demande, le classement “Monument Historique“ des bâtiments les plus remarquables,
  • en 2019, la désignation de Ferrières par la Mission Patrimoine-Bern comme premier lauréat du “maillage“ du Patrimoine dans le Tarn.

Cette décision fut le facteur déclencheur d’une reconnaissance salvatrice de l’édifice, déterminant pour la renaissance de Ferrières.

Des engagements à la hauteur d’un programme ambitieux et étayé

Cette proclamation entraîna l’engagement d’un programme ambitieux que la Conservation régionale des Monuments Historiques en Occitanie retint en liaison avec la Mission Patrimoine-Bern (via la Délégation régionale Occitanie-Pyrénées de la Fondation du Patrimoine) et sur notre proposition, comprenant :

  • le co-financement d’une étude préalable de l’édifice (qui nous fut remise par l’Architecte du Patrimoine, M. Robert-Cols, en février 2021),
  • la sélection de postes de travaux d’urgence au travers d’une convention Etat / propriétaire figurant comme première partie d’une restauration globale et progressive de l’édifice,
  • le budget afférant réparti entre les crédits de la Direction du Patrimoine (Ministère de la Culture / Drac Occitanie), la dotation de la Mission Patrimoine-Bern et nos fonds propres.

À cette convention s’ajoute le protocole d’accord liant le propriétaire à la Fondation du Patrimoine, consécutif à la candidature soumise à la Mission Patrimoine-Bern.

L’ambition de ce programme repose sur le partenariat Conservation régionale des Monuments Historiques / Fondation du Patrimoine – Mission Bern / propriétaire, au travers de documents juridiques qui formalisent un véritable engagement entre les parties en faveur de la réhabilitation de l’édifice.

C’est aussi pour nous l’occasion de saluer l’engagement de l’État / Drac d’Occitanie à nos côtés, ce programme manifestant la reconnaissance des efforts conduits à Ferrières depuis plusieurs générations et, ici, avec une contrepartie financière sans laquelle le château aurait rejoint certainement tant de monuments en péril…

Deux phases de travaux en 2022

La première tranche des travaux programmée a pour objet :

  • entre le 2 mai et le 20 mai 2022, la réfection des toitures des logis seigneuriaux et du “corps de garde“ (ancienne porterie),
  • entre juillet et octobre de cette même année, suivra le rétablissement de la partie occidentale du logis noble comprenant la “salle“ du château (charpente, couverture, planchers),
  • enfin, le traitement de l’aile orientale de la cour d’honneur dont la partie ruinée des chambres seigneuriales a déjà imposé d’importants travaux de confortation en 2018.

Ces travaux sont rendus nécessaire afin de remédier à la fragilisation des structures de l’édifice consécutive aux remaniements du XIXème siècle.

Une troisième phase en 2022 – 2023

Cette campagne de travaux urgents s’achèvera alors (sous réserve de financements complémentaires) avec :

  • le rétablissement d’un étage de la “vis“ détruite il y a cent cinquante ans, escalier qui servait de contrefort à la structure occidentale du logis noble (la “salle“), 
  • le traitement des bâtiments ruinés de l’aumônerie de la Prison d’État (emplacement original du Musée du Protestantisme en Haut-Languedoc) et celui de la tour qui les prolongeait à l’entrée,
  • la restauration des croisées ruinées sur les façades orientale et méridionale qui ont ainsi perdu des éléments de structure indispensables à leur confortation.
Le château et ses admirateurs

Dans un prochain article, sera abordé le détail de mécénats espérés pour la finition de cette première campagne de travaux urgents.

Toutefois, il convient de noter que le château en pleins travaux ne peut maintenir son ouverture à nos visiteurs : sauf très exceptionnellement, durant des périodes strictement définies et sous réserve de mesures appropriées de sécurité.

Plan du Château de Ferrières et de ses environs. 1724. AD Hérault

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